Les systèmes de production animaleau Sahel
Avec plus de 63 millions de bovins, 83 millions d’ovins, 85 millions de caprins,
6,2 millions de dromadaires, 3,5 millions d’ânes et 1,1 million de chevaux, l’éle-
vage constitue la première ressource renouvelable du Sahel, outre sa contribution à
la subsistance de plus de 20 millions d’éleveurs. Il participe aussi aux fondements
des valeurs sociales des sahéliens ruraux. Le premier objectif de production est le lait,
et de ce fait une place prépondérante est accordée à la promotion des filières
laitières. Les systèmes de production peuvent se subdiviser en systèmes pastoraux,
agropastoraux et sylvopastoraux. Ces systèmes ont connu des changements impor-
tants provoqués par des événements comme la sécheresse généralisée des années
1970-1980, la croissance rapide des populations humaines et animales et l’accrois-
sement de l’urbanisation. Les changements les plus marquants sont la dégradation
des parcours, l’augmentation de la demande en produits animaux, le développement
du commerce et la multiplication des marchés locaux, la migration des pasteurs vers
des zones climatiquement plus humides, la migration vers les villes et des change-
ments structurels dans l’appropriation du bétail. Mots clés : élevage, lait, pastoralisme, agropastoralisme, Sahel, production
Abstract Animal production systems in the African Sahel
With over 63 million cattle, 168 million small stock, 6.2 million camels, 3.5 million
asses, and 1.1 million horses, livestock husbandry is the major renewable resource of
the African Sahel. It is also involved in the subsistence and the foundations of the
societal values of 20 million livestock owners. The first production objective is milk,
hence priority is placed on promoting the milk production channels. Production
systems may be subdivided into pastoralists, agropastoralists, and sylvopastoralists.
These systems underwent profound changes over the last decades due to various
events such as the 1970-1980 great drought, the fast growth of human and animal
populations and the quick rise of urbanization. These changes have had a tremen-
dous impact on range degradation, the increase of the demand for livestock
products, of marketing and on the development of local markets, the moving of
pastoralists toward climatically more humid zones, a steady increase in urbanization
and structural changes in stock ownership. Key words: animal husbandry, milk, pastoralism, agropastoralism, Sahel, animal Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
L’élevageestlaprincipalerichesse végétation,delalongueurdelapériode Lessystèmesdeproductionanimale
de croissance végétative, du type de bétail
et du mode d’utilisation des terres, on y
lions de sahéliens, il constitue l’une des
valeurs sociales fondamentales dans cette
sahélienne stricto sensu (200-400 mm) et
Dans cet article présentant l’état des lieux
des systèmes sahéliens de production ani-
male, un accent a été mis sur les effets des
événements majeurs survenus (sécheresses
constitué d’un ensemble d’exploitations
dont les faits saillants incluent la dégrada-
qui présentent des similarités au niveau de
tion des parcours, la décimation des trou-
leurs ressources de base, leurs structures,
ces cinq dernières décennies. Les modes
peaux, l’exode des populations vers des
d’adaptation des systèmes de production
contraintes et qui, en plus, comptent l’éle-
à leurs nouvelles situations afin de mainte-
conduit à une prise de conscience interna-
vage parmi leurs principales activités éco-
nir l’équilibre déjà fragile de leurs écosys-
tionale de la vulnérabilité de cette région
nomiques. Ainsi, les mêmes stratégies de
tèmes et assurer la durabilité de l’élevage
et à la nécessité d’interventions en vue de
développement et les mêmes types d’inter-
réhabiliter ses fonctions de production et
vention peuvent leur être appliqués [9].
de prévenir de futures catastrophes. Parmi
Quelques mots d’histoire
les mesures de réhabilitation, figurait la
fait l’objet de nombreuses classifications
création du Comité inter-États de lutte
tant au plan mondial que régional [9-12].
contre la sécheresse au Sahel (CILSS) dont
Leurs principaux critères de classification
Le terme Sahel viendrait de l’un des deux
la mise en œuvre a conféré au terme Sahel
qui, initialement portaient sur l’environne-
mots arabes qui sont sahel désignant litto-
un concept politique [8] qui l’amène à
ment agroécologique et le mode d’utilisa-
ral, lisière ou bordure et s’hel signifiant
tion des terres [11], ont été par la suite
« terre où il n’y a rien » ou région à relief
l’Afrique subsaharienne ayant subi, à des
étendus à d’autres paramètres. Ainsi, les
densités des populations humaines et ani-
males, les principaux types de production
sont, d’une part, les États membres du
et l’environnement économique ont été
territoire, en l’occurrence le nord du Mali.
D’après Le Houérou [1], l’introduction du
d’appréciation dans le but de faciliter
rejoints par la suite par le Cap-Vert et la
Guinée Bissau – et, d’autre part, le Sou-
l’angle de stratégies et de politiques
explorateur Auguste Chevalier [2] lors de
dan, la Somalie et l’Éthiopie. Le quota
la définition d’une zone sahélienne autour
territorial qui revient à la zone écoclimati-
de la localité de Tombouctou située dans le
nord du Mali. Ce dernier a-t-il été influencé
quels l’information nous a été accessible
animale au Sahel décrite ci-après provient
par la signification autochtone du terme ?
(tableau 1), permet de mieux apprécier
Dans tous les cas, les écologistes ont adopté
l’écart entre les définitions phytogéogra-
rées dans le cadre de l’Afrique de l’Ouest
le mot et ils appellent Sahel la région écocli-
par Le Houérou [3], Fernandez-Rivera [9]
matique et biogéographique s’étendant au
et Jahnke [11]. Cette classification débute
sud du Sahara sur une longueur d’environ
le Sénégal, la zone sahélienne repré-
par une distinction de deux grandes clas-
6 000 km et une largeur variant entre 400
sente plus de 40 % de ces territoires. En
et 600 km, d’où une superficie approxima-
animale pure et les systèmes de production
d’auteurs [4-7], le Sahel se situe entre les
Pour la classe « Systèmes de production
animale pure », l’analyse aboutit aux sys-
la distribution floristique, des types de
Tableau I. Distribution des zones écoclimatiques (en milliers de km2) dans les pays du Sahel. Zone saharienne Zone sahélienne Zone soudanienne Zone guinéenne Superficie Superficie Superficie Superficie Superficie Burkina Faso Cap-Vert Mauritanie Sénégal
Source : d’après Le Houérou [5]. Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
l’élevage, la gestion des ressources natu-
relles porte sur tous les aspects de gestion
un coefficient de variation de 22 % [20].
– de production sans terre avec ses varian-
troupeaux sans oublier les droits, la régle-
Cette variabilité induit une adaptation de
mentation, l’exploitation et le contrôle de
la végétation tout en influençant la produc-
intensive et production intensive de lait en
ces ressources ainsi que la résolution des
tion primaire des parcours. L’abondance
conflits entre agriculteurs et éleveurs [13].
des thérophytes, espèces annuelles qui
Il faut cependant préciser que le système
de type ranching n’est pas l’apanage de
graines, est une adaptation au caractère
la seule zone pastorale. On peut le retrou-
ver également dans les autres zones [11].
bilan hydrique dont dépend la croissance
Le terrain de parcours a été défini par Pratt
végétative. Du point de vue topographi-
que, le Sahel présente une succession de
« une surface à végétation naturelle ou
Par ailleurs, si la définition du système de
dunes de sable et de dépressions limono-
semi-cultivée fournissant un habitat appro-
production sans terre, à savoir « système
argileuses séparées par des pentes faibles
prié aux troupeaux d’ongulés sauvages ou
dans lequel la terre n’a que peu d’impor-
et des pénéplaines sableuses ou limoneu-
domestiques ». Dans le cas du Sahel, les
tance pour la production [11] », s’appli-
ses. La végétation se diversifie en fonction
parcours ont été l’objet d’études on ne
que parfaitement à des techniques de pro-
de ces variations. L’exploitation par le
duction telles que l’embouche intensive,
bétail entraîne, sur les sols limoneux, des
Cependant, il n’est pas superfétatoire de
elle est en revanche moins bien applicable
modifications de propriétés renforçant
aux types d’exploitation de la majorité des
l’imperméabilité et le ruissellement de
climat de type soudano-sahélien caracté-
manière à limiter la végétation herbacée à
risé par des températures élevées (29 °C
périurbaines des pays sahéliens. Ces éle-
des espèces de petite taille et à cycle court
environnement écologique mais, considé-
aegyptium, etc.). Sur les sols sablonneux,
rant que leur but est la production intensive
en revanche, il provoque, suite au piétine-
et de 600 mm dans sa partie sud [19].
l’influence des facteurs climatiques sur des
espèces telles que Cenchrus biflorus.
La partie septentrionale du Sahel corres-
paramètres comme l’alimentation et l’habi-
L’apport de matière organique favorise les
tat, il apparaît plus commode de les clas-
espèces nitrophiles (Tribulus terrestris,
où la strate ligneuse est dominée par les
Chloris, etc.), tandis que le broutage éli-
mine les espèces les plus consommées. A. raddiana, A. nilotica.) et où la strate
Quant à la classe « Systèmes de produc-
La biomasse du tapis herbacé est variable
tion mixte agriculture/élevage », on distin-
plantes annuelles (thérophytes) compo-
suivant le secteur considéré et dans le
sées surtout de graminées de petite taille
même secteur suivant le groupement végé-
– les systèmes de cultures sèches asso-
tal. D’une manière générale, on peut rete-
nir que cette biomasse est faible. Dans la
sous-zone saharo-sahélienne où la saison
de croissance est de moins de 30 jours, la
supérieure continue d’au moins 80 cm de
– les systèmes des cultures irriguées et de
hauteur, influençant une strate herbacée
(matière sèche) par hectare. Cette der-
décrue associées à l’élevage avec leurs
inférieure. La strate herbacée supérieure
est essentiellement le domaine des grami-
dans le Sahel stricto sensu où la saison de
nées vivaces de grande taille (Andropo-gon gayanus, Cymbopogon giganteus,
– le système agrosylvopastoral à Acacia
etc.) parsemée ça et là d’arbres et d’arbus-
soudano-sahélienne où la saison de crois-
tes. En raison de l’importance de ces gra-
sance est comprise entre 90 et 120 jours,
La description des systèmes de production
minées, la savane est sujette à des feux de
animale conduira nécessairement à l’utili-
sation d’autres termes qui méritent d’être
brûlent rarement à cause de leur caractère
définis. Ainsi, le mot pasteur qui se réfère
à l’éleveur en général est utilisé ici pour
dépasse généralement pas 5 % sauf dans
désigner l’éleveur du système pastoral
certaines zones privilégiées telles que les
dépressions où l’on peut rencontrer des
22]. Cependant, il faut souligner qu’à
cause des irrégularités pluviométriques qui
Les aires de répartition des espèces végé-
prévalent au Sahel, les quantités de bio-
tales ainsi que leur composition floristique
masse restent liées aux situations spéciales
et leur production de biomasse sont déter-
dans lesquelles elles ont eu lieu et doivent
institutionnels qui régulent les actions indi-
minées principalement par le régime des
viduelles et collectives des pasteurs en vue
pluies, la température, la nature et la topo-
de sauvegarder et promouvoir leurs inté-
graphie du sol et l’exploitation par le
Dans le cadre de la production secondaire
rêts politiques, socioculturels et économi-
bétail. La pluviométrie est caractérisée par
ques. Quant au terme pastoralisme, il cou-
une grande variabilité se manifestant à la
sahéliens, des études menées au Mali et
fois dans l’espace et dans le temps. Par
au Sénégal ont abouti à des variations
institutions socio-économiques et leurs sys-
exemple, dans le cas de Niono au Mali, la
saisonnières d’ingestion volontaire de 1,8
moyenne annuelle des précipitations cal-
Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006Tableau II. Effectif, densité des populations humaines et taux d’urbanisation des pays du Sahel entre 1950 et 2003. Superficie Densité Densité Densité Densité hbts/km2 Hbts/km2 Hbts/km2 hbts/km2 Faso Tchad Mauritanie Sénégal
Sources : 1950-1983 : statistiques FAO d’après Le Houérou [3] ; 2003 : statistiques FAO 2003 (Internet).
taux d’urbanisation s’est également accru
éléments tels que le fer (Fe) et le manga-
(tableau 2) en partie à cause de migra-
nèse (Mn), les teneurs des fourrages sont
tions, dont les raisons incluent la perte
excédentaires, tandis que pour d’autres
été observées [26]. La supériorité de
tels que le cuivre (Cu), le sélénium (Se) et le
l’insuffisance et l’instabilité des revenus
l’ingestion volontaire des caprins, en sai-
zinc (Zn), les teneurs sont suffisantes en
monétaires en milieu rural et l’insécurité
son sèche notamment, s’explique par leur
saison des pluies, mais faibles en saison
associée à des conflits qualifiés de rébel-
préférence pour les fourrages ligneux dont
sèche [25]. La cure salée, pratiquée par
l’accès est facile du fait de la chute des
fruits et des feuilles caduques de certains
qué d’importants changements au sein des
arbres et arbustes et de la régénération
foliaire d’autres espèces ligneuses [27].
Outre le fait d’être la principale source
Sur le plan qualitatif, des études ont mon-
presque exclusive d’alimentation du bétail
– la réduction des parcours due à l’expan-
tré qu’en saison des pluies, la valeur nutri-
au Sahel, les parcours, particulièrement
sion des cultures jusque sur des terres à
tive de l’ingéré chez les ovins se rappro-
leur composante ligneuse, jouent des rôles
che de la valeur nutritive moyenne du tapis
multiples et essentiels tant dans l’équilibre
– la dégradation des parcours liée au
herbacé, soit 0,84 unité fourragère (UF),
de l’écosystème sahélien que dans la vie
(MOD) et 91 g de protéines brutes digesti-
arbres et arbustes contribuent à l’accrois-
– l’augmentation de la demande en pro-
sement et au maintien de la fertilité et de la
duits animaux entraînant la multiplication
productivité des sols. Ils sont aussi utilisés
d’entreprises d’élevage à visée commer-
dans la lutte contre l’érosion et la désertifi-
MS lorsqu’il est dominé par des légumi-
cation. Par ailleurs, ils sont source de den-
– la multiplication des marchés, particuliè-
rées alimentaires pour l’homme, de fibres
rement en zones urbaines et le développe-
saison sèche, bien que la teneur en protéi-
de construction, de bois de chauffe et de
– l’emploi de jeunes ruraux en ville au
mènes comme les sécheresses périodiques
détriment de leur contribution à l’élevage
(MO), les ovins, grâce à leur sélectivité,
et la pression démographique que connaît
et à l’agriculture dans leurs terroirs.
arrivent à ingérer des rations renfermant
le Sahel ont des capacités destructrices
pouvant annihiler la marge de sécurité qui
des caprins, les teneurs en protéines brutes
permet de maintenir cette ressource natu-
L’élevage est la principale vocation du
se situent tout le long de l’année au-dessus
relle renouvelable. Les pratiques favori-
Sahel où la grande variabilité de la pluvio-
sant depuis des siècles l’utilisation ration-
sité rend l’agriculture aléatoire. Il porte sur
ingérée (MOI) à cause de leur sélectivité et
nelle des arbres et arbustes doivent donc
ligneux qui ont des teneurs en protéines
tableau 3, une grande préséance aux
élevées et moins fluctuantes que celles des
la restauration des parcours, la gestion et
fourrages graminéens [25]. Concernant la
l’exploitation des ligneux fourragers et des
plantations d’espèces spontanées et exoti-
que les fourrages sahéliens ont une teneur
caprins de l’Afrique subsaharienne, sont
Depuis plus d’un demi-siècle, les pays
tableau 3. En termes d’unités de bétail
tropical (UBT1), ces trois espèces animales
inférieure aux besoins des animaux. Il en
d’accroissement de populations variant de
est de même pour la teneur en soufre (S)
1 1 UBT équivaut à un animal de 250 kg. Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006Tableau III. Effectifs 2003 des populations animales dans les pays sahéliens. Camelins FC 0,81 0,18 0,16 1,16 0,53 0,80 Têtes UBT
0,30 7 297,35 Cap-Vert Têtes UBT Têtes UBT
1,3310 243,22 Mauritanie Têtes UBT
0,30 5 383,74 Têtes UBT Sénégal Têtes UBT
8,84 4 525,79 Têtes UBT
0,0450 649,87 Têtes UBT
2,78 7 684,94 TOTAL Têtes 63 895,80 83 300,20 85 698,30 TOTAL UBT 51 755,60 57,2% 14 994,04 16,6% 13 711,73 15,2% 7 237,24 8,0% 1861,89 1,0%90 453,93
FC : facteur de conversion ; UBT : unité de bétail tropical. Têtes x 1 000 ; UBT x 1 000 et UBT = têtes x facteur de conversion. Source : statistiques FAO 2003 (Internet).
UBT totales de ces pays et 34,5 % des UBT
inondées, etc.), n’ont aucun potentiel de
meaux, dont l’effectif total est estimé à
tel bovin après la sécheresse des années
L’évolution des populations animales dans
6 239 000 têtes, sont plus concentrés en
présentée au tableau 5 permet d’appré-
ânes comptent 3 513 000 têtes et les che-
cier l’importance des pertes engendrées
Il ressort également du tableau 4 qu’en
La disparité dans la répartition inter-États
et 1980 et la rapidité de reconstitution
du bétail est considérable. Mais plus que
les effectifs d’animaux, c’est le nombre
mentionnés est 4,2 fois plus élevée que
d’animaux per capita (UBT/habitant) qui
d’accroissement les plus élevés entre 1973
constitue le meilleur indicateur de l’impor-
densités de populations se situent au Burki-
tance de l’élevage pour les populations
en général et aux caprins en particulier. La
humaines. Dans ce cadre, le tableau 4
rapide prolifération de ces espèces anima-
les est due à leur aptitude à mieux exploi-
Niger (3,6 à 8,2 UBT/km2). Mais ces den-
ter les parcours dégradés, à leur cycle
sités moyennes ne reflètent pas le rapport
court de reproduction et à leur acquisition
animaux/pâturages étant donné que dans
facile par le petit éleveur. La possibilité de
per capita passant de 1,16 à 1,66. En
chaque pays, il existe de vastes superficies
qui, pour diverses raisons (désert, zones
d’autres animaux en vue de diversifier le
Tableau IV. Évolution de la densité de la population animale (UBT/km2) et du nombre de bétail per capita (UBT/habitant) dans les pays du Sahel. Superficie UBT/Hbts UBT/Km2 UBT/Hbts UBT/Km2 UBT/Hbts Burkina Faso Mauritanie Sénégal
UBT : unité de bétail tropical. Superficie : km2 x 1 000 ; UBT x 1 000 et Hbts x 1 000. Sources : 1950-1983 : statistiques FAO d’après Le Houérou [3] ; 2003 : statistiques
Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006Tableau V. Évolution des populations animales (PA) et taux d’accroissement (TA) dans les pays du Sahel entre 1950 et 2003. Population animale Taux d’accroissement Espèces Mauritanie Sénégal
PA x 1 000 et TA entre 1950 et 1968 = PA 1968 - PA 1950/PA 1950. Sources : 1950-1983 : statistiques FAO d’après Le Houérou [3] ; 2003 : statistiques FAO 2003
troupeau familial leur a conféré un rôle
des conditions pluviométriques et la régé-
stratégique dans la reconstitution du chep-
études de l’Institut national de la recherche
agronomique du Niger (Inran) ont révélé
bétail suite aux rachats massifs d’animaux
d’importants transferts de bovins, d’ovins
par des agroéleveurs, opérateurs écono-
et de caprins du département de Diffa à
sécheresses périodiques ont provoqué des
ceux de Zinder, Maradi et Dosso après les
changements au sein des systèmes de pro-
duction afin de maintenir l’équilibre déjà
entraîné des changements dans la distribu-
La résultante de tous ces changements sus-
– les migrations de pasteurs et de leurs
Mali, la région administrative de Sikasso
principal de l’élevage sahélien vers la
située en zone subhumide, est devenue la
zone agricole. Ce glissement représente-
Sud. Ces déplacements, à l’origine saison-
première région d’élevage bovin tandis
t-il vraiment une décapitalisation de cet
niers, se terminent dans bien des cas par
qu’avant la sécheresse des années 1970,
une sédentarisation malgré l’amélioration
elle se classait au dernier rang [30]. Un
est-il plutôt la condition nécessaire à la
Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
durabilité et à la rentabilité de l’élevage
de lait, figure l’amélioration génétique par
• Le Sénégal possède un cheptel
Le lait, notamment le lait de vache, est le
peulh, zébu maure, race taurine N’Dama)
principal produit de l’élevage sahélien. Il
et races exotiques à haut potentiel laitier.
des UBT totales du pays (tableau 3). Le
est à la fois un objectif de production, une
L’appui institutionnel et les propres efforts
système de gestion présente deux varian-
référence culturelle et un produit à valeur
des producteurs regroupés dans des asso-
tes : un système transhumant reposant sur
d’usage et d’échange. Par conséquent, il
ciations ont abouti à des résultats specta-
la grande mobilité des troupeaux du nord
n’est pas étonnant que dans les politiques
culaires. Jusqu’à 20 litres de lait par jour
vers le sud et l’est et un système sédentaire
de développement de l’élevage des pays
ont été enregistrés chez la vache métisse
qui s’intègre à l’agriculture sous diverses
sahéliens, une importance particulière soit
formes. Dans le système transhumant, les
accordée à la promotion des filières laitiè-
qu’environ 2 litres par jour [33].
troupeaux sont constitués presque exclusi-
res. Cet intérêt se justifie encore plus
• La Mauritanie supporte 1 500 000
vement de zébus tandis que dans le bassin
quand on considère les sommes colossales
(9 à 12 milliards de francs CFA2) consa-
23 % des UBT totales du pays (tableau 3).
crées annuellement par les États à l’impor-
tation des produits laitiers pour combler
locales/exotiques. Le métissage a contri-
les déficits de production. Le rapide survol
comme mode dominant d’exploitation.
bué dans une large mesure au développe-
Concernant la production laitière, il faut
duction laitière bovine dans les pays sahé-
noter l’apport considérable des camelins
l’embouche et de l’intensification de la
dont l’effectif est de 1 300 000 têtes, et
production laitière. La politique d’accrois-
manque d’informations, ne saurait qu’enri-
sement de la production laitière locale à
chir cette contribution sur les systèmes de
travers l’insémination artificielle retenue
par l’État, pourrait améliorer la consom-
• Le Burkina Faso supporte 5 200 000
mation de lait per capita [38].
• Le Soudan est le pays qui possède
58 % des UBT totales du pays (tableau 3).
le plus gros effectif de bétail au Sahel :
Ce matériel génétique animal est constitué
nationale, le lait de chamelle représente
de zébus peulhs principalement et de tau-
34 % et les chèvres et les brebis intervien-
nent pour 20 % et 4 % respectivement.
équivaut à 38 325 000 têtes (tableau 3)
zébus. L’introduction d’animaux exotiques
L’intensification et la valorisation de la
en vue d’une amélioration des performan-
production laitière auront un poids déter-
ces des races locales est plutôt récente. La
minant dans la valeur ajoutée de l’élevage
d’exploitation des troupeaux, pratiqué par
production nationale de lait a été estimée
qui constitue un facteur important du déve-
près de 40 % de la population n’a certai-
en 2000 à 172 000 tonnes d’équivalent
nement pas été très affecté depuis les étu-
lait (EL) et la consommation per capita à
où l’élevage représente 20 % du PIB et
85 % des recettes du secteur agricole.
élevés pour le lait, la viande et la traction.
ont été estimés à près de 500 000 tonnes.
• Le Niger est un pays où la production
Les chameaux, dont le nombre s’élève à
L’essentiel de la production de lait provient
3 300 000 têtes, contribuent considéra-
animale seule ou associée à l’agriculture
de l’élevage extensif, sauf autour des
blement à la production nationale de lait.
se pratique sur environ 65 % du territoire
grandes villes où des élevages modernes
La préséance de l’autoconsommation sur
[36]. L’effectif du cheptel bovin s’élève à
naissants ont un apport non négligeable.
la vente du lait et de ses dérivés (beurre,
Par conséquent, des importations annuel-
fromage) qui prévalait dans le temps [39]
les de lait et produits dérivés de l’ordre de
pays (tableau 3). Ces animaux sont dans
leur grande majorité des zébus de races
de répondre à la forte demande liée à
francs CFA. Cette hémorragie de devises a
suscité depuis plus d’une décennie une
dali, en provenance du Nigeria voisin, est
d’introduction récente. La race Kouri dont
international de recherche-développement
faveur du développement de la production
le berceau se situe autour du lac Tchad, est
laitière. Aussi, des actions d’amélioration
la seule race taurine du Niger. La transhu-
de la production et de valorisation du lait
mance reste le principal mode d’exploita-
développement sur l’élevage en Afrique
ont été menées notamment à travers le
de l’Ouest (Cirdes/Procordel) au Burkina-
pastorale qu’en zone agropastorale.
Faso, au Mali et au Niger, les contraintes
ment laitier (PNPDL). Les importants acquis
Contrairement à la plupart des pays sahé-
liens, le Niger a, jusqu’à très récemment,
fondé sa politique de développement lai-
– la faible aptitude laitière des races bovi-
• Le Mali possède un cheptel bovin de
tier sur l’amélioration des productions des
– la restriction et dégradation des pâtura-
pays (tableau 3). Ce capital animal de
des laitières [37]. Mais actuellement, cette
politique est en train d’évoluer car le Pro-
– les faibles capacités financières des éle-
gramme spécial du président de la Répu-
options d’accroissement de la production
blique qui vise l’amélioration des produc-
– l’absence de taureau dans certains trou-
peaux et l’absence de contrôle de la repro-
d’amélioration génétique par croisement. Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
– la faible pratique des cultures fourragères ;
riz irrigué, riz pluvial, et agrosylvopastoral
caractéristiques, d’où les précisions
– l’insuf isante organisation des producteurs ;
à Acacia senegal. Aussi, dans la présente
complémentaires fournies ci-après.
che intégrée sera adoptée afin de révéler
Cependant, l’acuité des problèmes dans
les similitudes et les différences dans leurs
chaque pays dépend des caractéristiques
caractéristiques. Le système de type ran-ching sera mentionné plus pour mémoire
pastoraux au Sahel sont caractérisés par
l’adaptation des besoins alimentaires des
Cet aperçu montre que, bien qu’étant à
et aussi pour tirer des leçons de quelques
des stades différents d’évolution, les systè-
mes de production laitière dans les États
production sans terre, l’accent sera mis
surtout sur la production laitière en zones
base la sous-zone saharo-sahélienne, les
d’enjeux, de contraintes et d’opportunités,
pasteurs et leurs familles se déplacent avec
toutes choses qui permettent d’orienter des
leurs troupeaux en fonction de l’existence
définitions de projets intégrés de dévelop-
des pâturages et des points d’eau. Donc,
pement des filières laitières dans ces pays.
• Caractéristiques des systèmes pastoraux
tend leurs mouvements. Pendant l’hiver-
nage, les déplacements s’effectuent dans
Les principales caractéristiques de ces sys-
la partie septentrionale de la sous-zone et
tèmes sont présentées au tableau 6. Mais
en saison sèche, ce sont les pâturages de
La littérature est abondante et bien fouillée
la partie méridionale qui sont exploités.
tes socio-économiques des systèmes, les
pluviosité et de déficit fourrager, la quête
de pâturages peut les amener jusque dans
les zones agricoles et cela au mépris des
Tableau VI. Caractéristiques des systèmes pastoraux et agropastoraux au Sahel. Système pastoral nomade Système pastoral transhumant Systèmes agropastoraux Location (base)
Sud sous-zone sahélienne et s-zone soudano-
Fonction de l’élevage
Base de la subsistance et fondement des valeurs Base de la subsistance et fondement des valeurs Patrimoine, gage de sécurité matérielle et
Objectifs de production
Autoconsommation, revenus monétaires et Autoconsommation, revenus monétaires et Autoconsommation, revenus monétaires fumier,
échange contre d’autres biens de consommation, échange contre d’autres biens de consommation, force de traction, fonctions sociales
Type d’éleveurs
Pasteurs de races touareg, maure, arabe, bellas Pasteurs de la grande race peulhe (Fulanis, Agroéleveurs de toutes ethnies présentes dans
Appartenance du troupeau Espèces dominantes Races animales
Races locales (surtout) et locales × exotiques Races locales (surtout), et locales × exotiques
Taille troupeau Mode d’exploitation
Transhumance et sédentarisme, faibles intrants
Amplitude déplacements Principal gestionnaire troupeau Femmes dans gestion Enfants dans gestion Accès à l’assistance publique
Faible à moyen, mais en voie d’amélioration
Accès aux marchés Conduite au pâturage
Vaine pâture par berger, divagation, attache au
Supplémentation alimentaire et minérale Très faible et irrégulière, et cure salée, sel
Faible et irrégulière et cure salée, sel
Faible à suffisant, et sel, pierres à lécher
Abreuvement Santé animale Productivité du bétail Principaux compléments aux produits Produits des oasis
mil (achetés surtout), produits de cueillette, Mil, riz, niébé, arachide, légumes, gomme
Intégration agriculture/élevage Intensité conflits Réactions vis-à-vis des innovations
SPAI : sous-produits agro-industriels. Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
fleuves Niger et Sénégal et autour du lac
produits est entièrement à la discrétion des
Tchad. Enfin, le système agrosylvopastoral
à Acacia senegal est pratiqué surtout au
mes qui procèdent au séchage du surplus
nale. De plus, l’agriculture y est quasiment
Darfour et Kordofan en république du Sou-
de viande et à la préparation de la viande
boucanée. Elles filent la laine, traitent les
peaux et confectionnent des « gâteaux »
mode d’exploitation à itinéraires planifiés.
Elle est pratiquée aussi bien dans le sys-
tème pastoral où elle porte sur les bovins,
comptent des propriétaires d’animaux. Ce
En cas de restriction de la main-d’œuvre
ovins et caprins, que dans le système agro-
masculine, les femmes interviennent aussi
priétaires se rencontrent plus dans le sys-
dans la collecte de la paille de brousse, la
bovins qui sont concernés. Dans la prati-
tème pastoral que dans les autres. Le bétail
que, seul le pasteur ou le berger effectue le
est acquis via l’héritage, l’achat, le don et
vaches laitières qui, elles, restent au lieu
les zones où l’eau provient de puits et de
forages. Dans le cadre de la mobilité des
bétail revient généralement à un homme
exemple, les itinéraires de transhumance
troupeaux nomades, ce sont elles qui sont
qui, dans le système pastoral, est souvent
du système pastoral sont sud-nord en sai-
chargées de la construction et du démon-
le chef de famille. Dans le système agro-
son des pluies. Cela permet d’exploiter les
tage des habitations à chaque étape des
pastoral, c’est au berger que cette respon-
bonne qualité et libres d’insectes, et de
merce du bétail et de la viande varie d’une
faire bénéficier le troupeau de la cure
zone à l’autre. Au Mali par exemple, les
animaux. Les grandes décisions, comme le
salée. Le retour au lieu permanent d’habi-
choix de l’itinéraire de transhumance ou le
tation a lieu en début de saison sèche. Là,
viande, tandis qu’en Somalie du Nord ce
les pâturages disponibles sont entièrement
sont elles qui détiennent exclusivement ou
responsable de gestion. Mais les préroga-
exploités au cours des un à deux mois qui
partiellement la vente de viande de petits
tives de ce dernier ont des limites car il ne
suivent. Le berger et son troupeau progres-
sent vers le sud, l’est ou l’ouest où les
l’abattage d’un animal qui ne lui appar-
Dans les systèmes agropastoraux, les fem-
zones cultivées offrent encore des possibi-
mes s’occupent surtout du petit élevage.
lités d’alimentation au bétail. La remontée
Elles produisent, collectent ou achètent des
Les tâches routinières de gestion revien-
vers le nord recommence à l’avènement
fourrages, des sous-produits agricoles et
de la saison des pluies. Chez les agropas-
agro-industriels pour une supplémentation
teurs, la transhumance débute également
alimentaire. Elles s’occupent de l’hygiène
à l’avènement des pluies en direction du
dans le cas du système agropastoral. Ces
nord pour libérer les espaces cultivables.
sont généralement égorgés et la viande
au pâturage, le traitement des maladies,
consœurs des systèmes pastoraux, elles ne
la construction des parcs, la collecte de
La gestion sédentaire du système agropas-
traient pas le lait et traitent peu ou prou la
fourrages et la distribution d’aliments com-
toral concerne surtout les petits ruminants.
laine et la peau. Néanmoins, elles inter-
plémentaires. Dans le système pastoral où
Il s’agit, en saison des pluies, soit d’ame-
viennent dans la vente du lait et du petit
l’élevage est la principale activité des
ner les animaux paître sur les jachères et
populations, le garçon est très tôt initié à la
les terres vierges sous la garde d’un ber-
fonction de berger. Il se voit confier la
On ne doit pas passer sous silence l’exis-
ger, soit de les laisser brouter l’herbe
surveillance d’un troupeau de chèvres dès
tence de plus en plus croissante de femmes
l’âge de 7 ans et, vers 12 ans, il com-
engagées dans des activités d’élevage
attachant à des piquets. En saison sèche,
mence à veiller sur un troupeau de bovins
moderne au niveau des centres urbains.
c’est le régime de divagation qui prévaut.
Ces dernières, à tous points de vue, gèrent
Tous les modes de gestion développés sont
en fait des stratégies pour minimiser les
celles du système pastoral à savoir traire la
risques et les infortunes que le rude envi-
vache, la brebis et la chèvre, étant donné
Alimentation du bétail et santé animale
ronnement sahélien fait courir au bétail. Si
la préséance du lait dans l’économie pas-
L’alimentation et l’abreuvement d’une
les systèmes pastoraux nomade et transhu-
torale. C’est ainsi que les femmes peules
part, l’état sanitaire d’autre part, sont
mant sont plutôt associés à la moitié nord
deux facteurs essentiels qui limitent singu-
du Sahel, le système sédentaire agropas-
la traite, soit couramment, soit occasion-
toral se localise dans sa moitié sud. Plus
milieu [43]. En revanche, les femmes toua-
Dans les systèmes pastoraux, le pâturage
mil/niébé s’étend de la partie sud du Mali
reg du système nomade résistent à l’exer-
naturel qui est la principale source d’affou-
jusqu’au nord du Nigeria en passant par
cice de cette tâche [44]. Cependant, dans
ragement des ruminants domestiques n’est
exploité ni totalement, ni rationnellement,
[9]. En revanche, le système agropastoral
incombe aux femmes : répartition du lait
faute de points d’eau suffisants. En plus, la
disponibilité et la valeur nutritive des four-
nord du Sénégal et sur presque toute la
transformation du lait en beurre, fromage
et autres breuvages incorporant des céréa-
tions liées aux saisons et à l’action de
associé à l’irrigation et aux crues, il se
les et, sauf chez les Touareg, commerciali-
sation des produits laitiers. L’utilisation des
brousse. Par conséquent, l’alimentation
revenus dérivés de la transaction de ces
Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
sèche, malgré le nomadisme et la transhu-
leurs fréquences sont surtout élevées en
pluies. S’agissant des ovins et caprins, les
Il est bien connu que la faible productivité
La fauche et la conservation des fourrages
des ruminants domestiques d’Afrique sub-
naturels qui sont des pratiques améliorant
petits ruminants (PPR), la pasteurellose, la
saharienne est principalement liée à leurs
la disponibilité d’aliments sont largement
clavelée, la variole caprine, les affections
faibles potentiels génétiques et aux condi-
tions sous-optimales de leur alimentation.
gastro-intestinales et hépatiques. La tuber-
À cause de cette faible productivité, l’Afri-
années 1970. En revanche, la culture four-
culose, la brucellose et les mammites cons-
que de l’Ouest qui abrite 4,5 % du cheptel
tituent les affections majeures des élevages
ayant le même but, connaît un faible taux
ne fournit que 1,5 % et 2,9 % des quanti-
d’adoption, même au niveau du système
Face aux maladies, la stratégie dévelop-
tés totales de lait de brebis et de lait de
agropastoral où existent bien des facteurs
pée par les éleveurs, relève de la gestion
agroclimatiques favorables à sa pratique.
du risque [45]. Ils ne traitent pas toutes les
Les contraintes à la vulgarisation de la
maladies. Les coûts des traitements sont
culture fourragère semblent relever du fon-
déterminants dans leur décision de soi-
proviennent d’Afrique de l’Ouest, mais ces
cier, de la cherté des intrants, de la pénibi-
gner un animal et leur mode d’intervention
abattages ne représentent respectivement
lité du travail, de la pénurie de main-
est de recourir aux vétérinaires (cas rares)
que 2,5 % et 7,2 % des quantités mondia-
d’œuvre et de la faible disponibilité de
ou à la thérapie traditionnelle (cas assez
fréquents) ou encore d’administrer eux-
La supplémentation alimentaire est connue
les paramètres de production du bétail,
de presque tous les éleveurs, et ils la prati-
achetés au marché libre (cas plus fré-
facteurs déterminant la productivité. Les
paramètres de production des ovins et des
périodes de disette, en utilisant des fourra-
D’une manière générale, les problèmes
ges naturels (paille de brousse, ligneux),
tableau 7 à titre d’exemple.
des résidus de cultures et des sous-produits
systèmes pastoraux que dans les systèmes
La faible précocité des brebis et chèvres,
agro-industriels disponibles localement. La
exprimée par leur âge avancé à la pre-
proximité dont bénéficient ces derniers. Et
mière mise bas, et le taux élevé de morta-
quantités d’aliments distribués sont plus
lité des jeunes qui ressortent de ce dernier
tableau, ont à eux seuls la potentialité
mieux suivis sur le plan sanitaire que ceux
d’affecter significativement la productivité
au niveau de ces derniers, la pratique de
la supplémentation reste irrégulière et les
Autrefois, tous les États se chargeaient de
Afin d’améliorer les faibles performances
quantités distribuées insuffisantes à cause
la prévention des grandes épizooties et de
des ruminants domestiques, la plupart des
du difficile accès aux ingrédients lié à leur
la sensibilisation des éleveurs aux techni-
États sahéliens ont opté pour l’améliora-
coût élevé. Ainsi, au Burkina Faso, la
tion génétique par croisement entre races
aujourd’hui, certains pays comme le Mali
et le Niger se sont désengagés de l’action
grands projets ont été mis en œuvre ou
de prévention en la privatisant et cela, au
sont en cours d’exécution avec la partici-
pation effective des éleveurs urbains et
Concernant l’abreuvement, il faut noter
périurbains surtout. Au Mali par exemple,
que dans tous les pays sahéliens, les points
insuffisants, malgré les efforts consentis
Tableau VII. Paramètres de production des ovins et caprins du Sahel.
par les gouvernements pour leur multipli-
cation. En plus de l’exploitation irration-
nelle déjà mentionnée des parcours, cette
Paramètres Ovins du Sahel Caprins du Sahel
pastoraux qui se trouvent dans l’obligation
productivité et de production. En revan-
En matière de santé animale, les maladies
les plus courantes chez les bovins sont la
(PPCB), les maladies tullériques et la pas-
teurellose. Les trypanosomes ne sévissent
que dans les zones écoclimatiques souda-
niennes dont l’importance varie selon les
pays (tableau 1) Quant aux parasitoses
externes, gastro-intestinales et hépatiques
Source : [47-52]. PV : poids vif ; GMQ : gain moyen quotidien ; MG : matière grasse
Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
le Projet de développement de la produc-
(centres urbains surtout) proviennent des
La vulgarisation de la pratique de la sup-
tion laitière (PDPL) a été créé en 1989 pour
plémentation a conduit au développement
une durée de trois ans. Son objectif était
pour ceux qui sont destinés à l’exporta-
de rendre l’insémination artificielle acces-
tion, car les pays sahéliens restent les
bétail dans tous les pays sahéliens. Les
sible aux éleveurs des zones urbaines et
sous-produits agro-industriels proviennent
zones subhumides et humides en bétail.
principalement des unités d’égrenage de
projet, 8 000 inséminations ont été réali-
257 000 ovins importés en Côte d’Ivoire,
rizeries, des brasseries et des abattoirs. Ils
constituent pour la plupart d’excellents ali-
projet, les éleveurs laitiers de la zone
57 % de ces effectifs et les compléments
ments susceptibles d’être valorisés par le
associations et en fédérations cherchent à
drait cependant souligner que le profit que
contraintes limitent leur accès au petit éle-
l’éleveur tire de la vente de son animal est
filière lait par le biais de l’insémination
l’irrégularité de leur production, l’insuffi-
artificielle et d’une bonne organisation
sance des quantités disponibles, les nom-
des circuits commerciaux. La Fédération
intermédiaires intervenant dans le circuit
des associations de producteurs laitiers de
leur transport et leurs prix qui ne sont pas
les acheteurs-revendeurs qui font la col-
lecte au niveau des éleveurs et alimentent
les marchés où opèrent les courtiers, les-
Dans les systèmes mil/niébé et riz irrigué
le projet présentement en cours d’exécu-
de la zone de l’Office du Niger au Mali, la
tion au Sénégal avec l’objectif d’inséminer
pâture in situ des résidus de cultures (prati-
4 000 vaches sur toute l’étendue du terri-
marché terminal interviennent les bouviers-
que courante au Sahel) peut s’étendre sur
toire. Le coût de l’opération est supporté à
gardiens avant les transactions finales fai-
tes par l’entremise d’autres courtiers [54].
menées dans cette zone ont révélé que les
d’autres pays sahéliens évoluent dans le
Le commerce de viande est plutôt florissant
bovins du système riz irrigué consacrent
même sillage. Des élevages laitiers quasi-
dans les zones urbaines et périurbaines.
37 % de leur temps annuel de pâture à la
Là aussi, les animaux abattus proviennent
paille de riz et aux recrûs, 6 % aux chau-
pour la plupart des zones pastorales avec
mes de mil, 53 % au tapis herbacé et 4 %
un transit au niveau des marchés. La contri-
Les mécanismes d’intégration du système
Commercialisation des produits animaux
sensible au niveau de la qualité qu’à celui
de la quantité de viande vendue. L’appro-
l’égard des produits agricoles n’est plus en
– amender les champs de la zone agricole
vigueur. Présentement, les besoins des éle-
par le bétail du système pastoral qui en
veurs sont multiples (besoins de s’alimen-
ter, de se soigner, de scolariser les enfants,
Les autres produits animaux qui sont com-
etc.) et ils vont croissant. La satisfaction de
– supplémenter les animaux du système
mercialisés incluent les cuirs et peaux, la
pastoral avec des sous-produits agricoles
laine, le fumier et, dans certaines situa-
l’argent. Aussi la vente d’animaux sur
pieds et de produits animaux a-t-elle pris le
– utiliser les animaux provenant du système
des cuirs et peaux peut être lucratif, en
pas sur le troc et sur l’autoconsommation.
pastoral dans le labour et le transport.
particulier dans le cas de la chèvre rousse
Parallèlement à ce besoin de vendre, il y a
de Maradi. Cette peau appelée Morocco
une demande de plus en plus croissante en
leather, connue pour ses qualités excep-
durabilité de l’élevage au Sahel.
multiplication actuelle des marchés contri-
ailleurs. Hormis une infime partie vendue
aux jardiniers et horticulteurs des zones
à l’assistance publique et leurs réactions
Dans les systèmes pastoraux, le gros bétail
est plus vendu sur pieds que sous forme de
in situ des résidus de cultures à travers des
viande. On abat ce type d’animal seule-
contrats entre agriculteurs et éleveurs.
humaine qu’animale influencent fortement
Concernant la force de traction, quelques
che, le lait et les produits du petit élevage
le comportement et la capacité de produc-
agroéleveurs tirent de petits revenus en
font l’objet de transactions quotidiennes
louant leurs animaux de labour à ceux qui
pour obtenir le petit cash nécessaire à la
par extension ceux d’un système de pro-
subsistance. Dans le cadre de ces transac-
tions, il faut rappeler le rôle important joué
Toutes ces actions étaient difficilement
L’intégration agriculture élevage revêt les
accessibles aux populations nomades et à
C’est à travers les marchés que l’économie
un moindre degré aux populations du sys-
pastorale s’insère dans les circuits écono-
– utilisation des résidus de cultures et des
tème pastoral transhumant du fait de leur
sous-produits agricoles et agro-industriels
localisation dans des zones enclavées et
de leur mode de vie basé sur des déplace-
– utilisation de la fumure organique dans
ments perpétuels. En revanche, les popula-
Cf. le journal Le Soleil, n°10333 du 6-7
utilisation du bétail pour le labour et le
des raisons de proximité, bénéficient plus
facilement de cette assistance étatique. Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
L’effectif du troupeau constitué de bovins
long terme de l’activité, avec des ambi-
possibilité de les encadrer se sont beau-
mâles tout-venant a quelquefois dépassé
tions et des programmes raisonnables.
les 8 000 têtes. À leur arrivée, les ani-
À cela devrait s’ajouter l’acquisition par
maux étaient pesés, marqués, vaccinés,
pour mettre un terme aux rébellions dans
le nord du Mali, du Niger, du Tchad et au
Jahnke relèvent plus du fruit de l’expé-
leur unique source d’alimentation, mais
rience que de la formation théorique.
des nouvelles technologies d’information
dans les faits, les animaux étaient supplé-
et de communication (NTIC) dans les États
mentés en cas de déficit fourrager.
sahéliens contribue aussi au renforcement
D’ailleurs, ils recevaient régulièrement des
de l’accès de tous les producteurs à l’infor-
mation et à la formation fonctionnelle.
étaient expédiés aux abattoirs quand ils
Dans le contexte de démocratisation et de
atteignaient 250 à 400 kg de poids vif.
particulièrement pratiqué par les femmes,
développement participatif qui prévaut,
La principale contrainte à cette activité
s’inscrit dans ce cadre. L’embouche porte
les éleveurs ne peuvent être que réceptifs
était, selon les agents d’exécution, leur
sur un nombre limité d’animaux par opéra-
aux innovations dans lesquelles ils trou-
manque d’expérience dans la gestion des
tion (souvent 1 à 2 têtes d’ovins) et sur une
vent leur intérêt. L’adoption des technolo-
durée de six mois à plus d’un an. Le mode
gies est quant à elle influencée par les
de gestion varie selon les éleveurs. Cer-
moyens financiers et matériels des grou-
ranch fourrager de Tiaguiriré était situé en
tains allient conduite au pâturage et sup-
zone agricole près de Niamey. Il a été
plémentation tandis que d’autres prati-
créé en 1980. Son objectif était de pro-
Ils peuvent surgir aussi bien entre éleveurs,
duire de la viande de qualité pour la ville
en particulier pour l’abreuvement des ani-
de Niamey et pour l’exportation. Les prévi-
alimentaires sont généralement des rési-
maux et l’usage d’espaces communautai-
sions de production consistaient à embou-
dus de cultures et les déchets de ménage.
res, qu’entre éleveurs et agriculteurs. Dans
La régularité de la supplémentation est
tout-venant sur des prairies irriguées de
fonction de la disponibilité d’aliments.
incluent les dégâts occasionnés dans les
bourgou (Echinochloa stagnina) avec sup-
À cause de leur grand format, les ovins du
plémentation en graine de coton. La durée
Sahel accusent après l’engraissement, des
l’occupation des pistes de transhumance
de l’embouche était d’environ sept mois.
performances plus intéressantes que celles
et les difficultés d’accès des éleveurs à des
Le maître d’ouvrage qui était également la
des ovins des zones subhumides [57].
Soneran était chargé de l’abattage des
L’arbitrage entre les parties se fait souvent
au niveau local. Mais certains conflits se
viande. La principale contrainte rapportée
l’accès du public aux acquis de la recher-
résolvent judiciairement. Les mesures de
était l’effondrement de la production de
che zootechnique a favorisé la vulgarisa-
prévention des conflits que suggère Tou-
fourrage due à la non-maîtrise des techni-
tain [45] incluent la création d’espaces de
ques culturales du bourgou en milieu artifi-
concertation, la décentralisation autant
une institution « crainte » car méconnue.
que possible du règlement des conflits et
l’évolution de la législation vers une plus
gestion (productivités animale et fourra-
d’embouche industrielle à cause du nom-
grande sécurisation des activités pastora-
gère) qui ont eu raison de ces ranchs.
bre élevé d’animaux, du mode intensif
les. Quant aux éleveurs, de plus en plus, ils
Jahnke, qui rapporte des constats similai-
d’alimentation et de la durée relativement
Africains au Kenya et en Tanzanie, conclut
semaines généralement). Elle est prati-
en ces termes : « C’est la gestion qui cons-
quée en zone urbaine ou périurbaine par
titue le problème le plus grave. Le pro-
des personnes plus ou moins nanties (com-
Durant leurs premières années d’indépen-
blème des ranchs africains a pour fonde-
merçants, fonctionnaires, etc.) qui mènent
dance, plusieurs États d’Afrique subsaha-
l’opération soit individuellement, soit col-
rienne se sont engagés dans la création
d’expérience de leur direction. Le finance-
lectivement au sein de groupements d’éle-
veurs. Elle porte sur plusieurs dizaines de
l’objectif est d’intensifier les productions
ment sur les difficultés financières plutôt
que sur les résultats souhaités. » [11]
font l’objet d’un suivi sanitaire (vaccina-
de ranchs tels que ceux d’Ekrafane et de
Ces constats donnent matière à réflexion
Tiaguiriré au Niger entrent dans ce cadre.
sur le développement du ranching en
relativement régulier. Leur ration alimen-
Le ranch d’Ekrafane, d’une superficie de
zones arides et semi-arides. L’expérience
taire, généralement déterminée en fonc-
110 000 hectares entièrement clôturés, a
du ranch d’Ekrafane fait douter de la viabi-
lité des ranchs en zones arides. Mais en
composée de fourrages (paille de céréales
pastorale (longitude 2° 38’ E, latitude
zones semi-arides il semble permis d’envi-
et fanes de légumineuses), de concentrés
préparés à partir de sous-produits agro-
dans les secteurs agricoles. Néanmoins, la
confiée à la Société nigérienne d’exploita-
condition sine qua non serait de faire pré-
tion des ressources animales (Soneran) et
céder toute mise en œuvre d’une telle
son objectif était de constituer un stock de
entreprise par une sérieuse étude de faisa-
À leurs débuts, les opérations d’embouche
bovins en vue d’assurer la consommation
intensive se sont révélées peu rentables au
intérieure de viande et d’asseoir une politi-
Mali à cause du prix relativement bas de
requis et qui reposerait sur une vision à
la viande. Présentement, cette contrainte
Sécheresse vol. 17, n° 1-2, janvier-juin 2006
est levée avec la libéralisation des prix. La
du lait des élevages modernes en dérivés
ressources, la restauration des parcours,
laitiers pourrait être aisément réalisée et
la fertilité des sols, le droit foncier, l’amé-
contribué à l’amélioration de la rentabilité
permettrait la valorisation du lait sur le
lioration de la productivité du bétail, la
promotion des filières de commercialisa-
tion des produits animaux, la résolution
des conflits, déjà en cours, doivent être
en zones urbaines et périurbaines
incluent restriction des pâturages, dégra-
poursuivis à cause de leurs potentialités à
Les zones privilégiées d’implantation de
dation de l’environnement et arrêt des sub-
ce type d’activité sont celles ayant les
ventions étatiques dans le cadre de l’éle-
d’assurer le renforcement de l’intégration
– vif intérêt des éleveurs pour les technolo-
représentent plus des trois quarts des pro-
agriculture/élevage. Vu la similarité des
ducteurs ne rentabiliseront leurs entrepri-
enjeux, des contraintes et des opportunités
– offre élevée d’aliments du bétail ;
ses que s’ils s’inscrivent dans la logique
de l’élevage dans les États sahéliens, la
– existence d’un encadrement de proxi-
d’adopter les technologies d’amélioration
des productions générées et en vulgarisa-
développement pourraient être exécutées
– disponibilité de débouchés pour les pro-
tion dans leurs pays respectifs. Mais mal-
au sein de projets à portée sahélienne. ■
heureusement les habitudes et la tradition
Les études sur la production laitière en
sont encore peu favorables à un tel chan-
zones urbaine et périurbaine menées par
Achard et al. [58] et par l’Institut de l’envi-
ronnement et de recherche agricole (Inera)
au Burkina Faso, l’Institut d’économie
1. Le Houérou HN. Multipurpose legumes for the Sahel. A database. Rome : Food and Agriculture
rurale (IER) au Mali, l’Inran au Niger sous
Conclusion
l’égide du Cirdes/Procordel [32, 37, 55,
59] ont abouti aux conclusions suivantes :
2. Chevalier A. Les zones et les provinces botani-
ques de l’AOF. CR Acad Sci 1900 ; CXXX :
– trois types d’exploitations se consacrent
sécheresses, l’accroissement des popula-
à la production laitière dans les zones
tions humaines et animales et l’accroisse-
ment du taux d’urbanisation dont le Sahel
3. Le Houérou HN. The grazing lands of the Afri-
a été le théâtre durant ce dernier demi-
can Sahel. Ecological Studies n°75. Heidelberg :
siècle, ont provoqué de nombreux change-
ments au sein des systèmes de production
4. Le Houérou HN. Nature et désertification.
Compte rendu de la Consultation sur la Foresterie
de races sous-régionales ayant de bonnes
– la réduction et la dégradation des terres
305/3. Rome : Food and Agriculture Organisa-
– la migration de pasteurs et de leurs trou-
5. Le Houérou HN, Popov GF. An eco-climatic
métis (races locales x races exotiques). classification of inter tropical Africa. Plant Pro-
Cependant, les élevages laitiers de type
duction and Protection. Paper 31. Rome : Food
traditionnel demeurent l’écrasante majo-
and Agriculture Organisation (FAO), 1981.
rité (en moyenne 85 % des exploitations) ;
– l’augmentation de la demande en bétail
6. Boudet G. Recherche d’un équilibre entre pro-
– tous ces élevages ont des visées commer-
duction animale et ressources fourragères au
– la multiplication des marchés et le déve-
Sahel. Bull Soc Languedoc Geogr 1984 ; 18 :
– la qualité hygiénique du lait produit
dans les élevages traditionnels est toujours
7. Wood AP, Rydèn P. Études de l’UICN sur le Sahel. Gland : The World Conservation Union
– les éleveurs des zones périurbaines sont
peaux, grâce à leurs déjections améliorent
informés à des degrés divers des techni-
8. Denève R. Sahel – Sahel, a controversial
l’accroissement des productions agricoles. vision. UICN Sahel Studies. Gland : The World
prévention des maladies, suivi sanitaire,
9. Fernandez-Rivera S, Okike I, Manyong V,
ceux qui appartiennent aux systèmes tradi-
retour plus de fumier et de force de travail
Williams TO, Kruska RL, Tarawali SA. Classifica-
tionnels acquièrent peu d’intrants pour des
pour l’agriculture. Par ailleurs, les modes
tion and description of the major farming systems
raisons financières. Pourtant ces moyens
incorporating ruminant livestock in West Africa.
financiers pourraient être fournis par la
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vente de bétail, d’autant plus que le mar-
d’y valoriser les fourrages des vastes par-
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– dans les exploitations traditionnelles, la
L’intégration agriculture/élevage est donc
natural resource management in West Africa.
une réalité et les pasteurs ont tendance à la
Proceedings of an international conference held
laitières en saison sèche est une activité
at the International Institute of Tropical Agricul-
renforcer durant les périodes de crise.
ture (IITA), Ibadan, Nigeria, 19-22 November
Étant donné que la durabilité de l’élevage
bénéfique aux vaches sur le plan nutrition-
au Sahel dépendra de la consolidation de
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Evolution and Human Behavior 26 (2005) 375 – 387Altruistic punishing and helping differ in sensitivity torelatedness, friendship, and future interactionsRick O’Gormana, David Sloan Wilsona,b,*, Ralph R. MillercaDepartment of Biological Sciences, Binghamton University, Binghamton, NY 13902-6000, USAbDepartment of Anthropology, Binghamton University, Binghamton, NY 13902- 6000, USAcDep